mercredi 14 octobre 2009

Rallye Montagne Noire et Rallye Haute Provence : deux épisodes malchanceux...

Au revoir, la Finale ! Nos espoirs de caresser l'asphalte des routes du Nord s'envolent en fumée blanche qui s'échappe d'un moteur cassé sur la dernière spéciale du Rallye Haute Provence, à 4 kms de l'arrivée. "C'est fini, le moteur a serré, tu es sûr ?" je demande à Thierry la tête sous le capot. "Attends, Réjane ! Attends, ok ?!!", il me répond énervé, il veut pas l'avouer. Mais, le carnet rendu au commissaire, nous sommes deux coéquipiers en rade sur le bord de la route.

Deux mois avant, nous n'avions pas de chance : un cardan casse dans une épingle du Rallye Montagne Noire. Nous étions premiers à plus de 10 secondes du deuxième. Nous avions mis tant d'efforts dans la préparation de ce rallye coefficient 5, organisé dans un comité voisin. La déception est grande, mais l'espoir est là !

Le Rallye Haute Provence commence. Samedi 19 septembre, nous sommes sereins, sous la pluie. Pourtant, dans les deux derniers tours de nuit, Thierry a la sensation que la spéciale d'Allemagne est glissante. Les portions lisses et noires ressemblent à une patinoire. Thierry ne prend aucun risque. Il lève le pied, il n'est pas à l'aise. Ca ne lui ressemble pas. mais un rallye se vit aussi dans la tête... Nous perdons des secondes mais conservons notre 50ème place au général. Tout le monde, ou presque a levé le pied. C'est légitime.

Dimanche, la bête qui sommeille en Thierry est réveillée. Dans la descente de la Mort d'Imbert, la 106 s'envole. Thierry aime l'entendre taper dans les cordes. Mon coeur s'emballe dans les enchaînements bosselés avant le gros Droite, que c'est bon ! Partis sur un bon rythme, nous attaquons Opedette avec l'envie de se faire plaisir sur 17 kms. Après une frayeur de crevaison, nous abordons la "montée dure", celle où si on lâche, on perd notre relance moteur. Dans un gros virage à 160°, en plein milieu du village, l'arrière de l'auto décroche et nous sommes à l'équerre, posés contre un muret. "La marche arrière ne passe pas !" me dit Thierry. en tripotant son levier de vitesses. "Essaie, la première !", je réponds affolée, comme d'habitude. La 106 cogne le muret vers l'avant, mais tant pis, c'est plutôt bon signe : la boîte n'est pas cassée. "Poussez, allez allez, bordel !" j'interpelle les spectateurs de manière hystérique. Qu'est-ce qu'ils attendent, merde ? C'est reparti ! Tant pis pour les secondes perdues !

Au deuxième tour, calé au rupteur en cinquième vitesse dans la descente rapide d'Opedette, le moteur de la saucisse dit STOP. Thierry ralentit. "Qu'est-ce qu'il y a ?" je demande étonnée. "On a cassé le moteur" : c'est la phrase horrifiante dont on a l'impression qu'elle annonce la fin du monde, cette phrase qu'on bannit de tout vocabulaire tant on espère ne jamais l'entendre. C'est fini. Une pensée pour l'équipage Vuillemin, qui a cassé un cardan 2 kms plus haut !

Pour notre équipage, malgré une qualification pour la Finale, nous restons au garage. Le projet de substitution : refaire le moteur pour le 14 Novembre et participer au Rallye régional du Pays Vençois. Souhaitons beaucoup de courage à Thierry pour remonter son moteur, seul dans son garage, moi-même étant loin et bien souvent mécaniquement inutile ! Et toujours, merci à ceux qui sont à nos côtés sur les courses : Flo, Stéph et la bande à Ricco !